Elections valaisannes 2017: barrer la route aux ultraconservateurs

Posted on 7 février 2017

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En mars prochain, le Valais va procéder à la désignation de ses Conseiller-ère-s d’Etat et de ses député-e-s.

Pour le Conseil d’Etat, le millésime 2017 n’a rien d’encourageant. Pour un militant de gauche, l’enjeu est de savoir si le Valais va rester bien à droite, comme il l’est aujourd’hui, ou va virer encore plus à droite, comme le réclament les ultraconservateurs patentés d’Ensemble à droite. C’est un combat qui au premier regard ne concerne que la droite: on pourrait penser que la droite reste la droite et que le progrès social ne sera pas plus au rendez-vous avec des centristes qu’avec des populistes. Pour ma part, je pense aussi la plupart du temps qu’un siège de gauche au Conseil d’Etat dans une région massivement conservatrice n’apporte pas grand-chose ou peut même nuire à la mobilisation: on a souvent l’impression que la gauche au gouvernement en est réduite, majorité oblige, à appliquer ce que la droite a décidé et l’on a souvent vu les députés de gauche se condamner au silence sur les dossiers concernant leur représentant-e.

Mais l’élection de Trump aux Etats-Unis et les succès du populisme de droite en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Hongrie, dans le sillage desquels veulent s’inscrire nos ultraconservateurs, rappellent pourtant qu’il y a du pire et du moins pire: ceux qui sont seulement libéraux sont sans doute un peu moins dangereux que ceux qui sont à la fois libéraux, ultraconservateurs et xénophobes. La volonté affichée par Oskar Freysinger de prendre le contrôle du gouvernement pour imposer sa vision réactionnaire sans limitation installe une urgence: arrêter cette OPA, dont on voit suffisamment avec Trump les dangers qu’elle recèle pour la politique sociale, les libertés et le respect des institutions.

En militant de gauche, il est clair, je n’ai qu’un souci: que la gauche soit la plus forte possible. Cette année, elle est sans doute mal partie, à cause d’une double candidature PS inévitable suite à l’obstination à rester en place de la magistrate sortante; le candidat des Verts, aussi de gauche bien que moins qu’un des socialistes, ne peut prétendre à un succès au scrutin majoritaire; quant au candidat du PCS, il a un certain bon sens mais son profil de gauche paraît surtout dépendre de la liste qui l’héberge. Ainsi, en optant quand même pour une participation de la gauche au gouvernement malgré les doutes qu’on peut avoir sur son efficacité, on ne peut pas compter seulement sur la gauche pour contrer efficacement la tentative ultraconservatrice. C’est pourquoi, après de nombreuses hésitations, j’en ai conclu que la meilleure des solutions était de composer une liste à 5 comportant 3 candidats de gauche (pour moi ce seront Rossini, malgré tout Waeber et Largey, Bonvin n’étant pas assez profilé), auxquels j’ajouterai, sans le moindre enthousiasme (et même en me faisant violence), 2 PDC dits centristes, Darbellay et Melly (je laisse les Hauts-Valaisans voter pour Schmidt). Si je n’ai guère confiance dans la constance de Christophe Darbellay, en revanche la hargne que les ultraconservateurs lui vouent lui donne comme un brevet de légitimité. Je ne peux bien sûr voter pour des radicaux, chantres extrêmenent dangereux de l’ultralibéralisme et du démantèlement des services publics (en quoi ils travaillent main dans la main avec les populistes), ni pour un porte-parole de la police cantonale qui semble davantage vouloir assouvir une ambition personnelle que défendre un programme (même s’il a eu le considérable mérite de boycotter la choucroute de Christian Constantin).

Concernant le Grand Conseil, afin de lutter pour les moins favorisés, pour défendre les services publics et une politique sociale digne de ce nom, le seul souci doit être l’élection du plus grand nombre de député-e-s de gauche possible. Même s’ils remportent peu de décisions, ils peuvent exprimer à la tribune des points de vue minoritaires et même, quelquefois, créer des coalitions momentanées avec des élus de la droite modérée pour faire avancer certains dossiers et freiner certaines évolutions regrettables. C’est pourquoi, sans hésiter, je vais voter de manière compacte pour l’Alliance de Gauche de mon district. Je ne voterai pas pour les Verts, cette fois-ci émancipés, car je ne veux pas faire de tort aux socialistes. S’il est parfois justifié que des courants se séparent quand leurs objectifs sont différents, j’ai peine à voir en quoi les Verts, écologistes et progressistes, devraient faire concurrence à des socialistes, progressistes et écologistes. Le motif électoraliste d’être élu à la place des socialistes, vu de l’extérieur, ne saurait suffire. En tout cas, affaiblir les socialistes, c’est affaiblir une force liée aux syndicats en première ligne pour défendre les salariés qui ont besoin d’être défendus, et c’est affaiblir la principale force de défense des services publics au bénéfice de tous. Je ne veux pas prendre ce risque.

Au-delà de cette élection, pourtant, et pour l’avenir, l’urgence dans ce canton est que recule le nombre d’adhérents et sympathisants de toutes les formes de droite, et que progresse celui des adeptes de la gauche, et aussi d’une gauche combative… oui, courage, ce doit être possible (yes we can, comme disait l’autre) !

VIRAGE DANGEREUX A DROITE

VIRAGE DANGEREUX A DROITE


https://fr.wikipedia.org/wiki/Panneau_d’annonce_de_virage_à_droite_en_France

J’ajoute cet appel du collectif V.I.V.E appelant à la mobilisation:

Engagez-vous citoyennement pour le Valais !

Vous le savez sans doute, le peuple valaisan sera amené ces prochaines semaines à élire ses représentants.
En effet, le 5 mars, nous voterons pour renouveler le Conseil d’État et le Grand Conseil. Les enjeux pour notre canton sont énormes, le paysage politique des 4 prochaines années se dessinera dans les urnes à ce moment-là.
Il est primordial de ne pas rater cette échéance et d’exercer votre droit de citoyen.

Mais le vote n’est pas le seul moyen de faire entendre sa voix, de nombreuses actions citoyennes sont en train de se mettre en place pour sensibiliser l’opinion public sur certaines pratiques intolérables, pour exprimer son mécontentement ou son ras-le-bol citoyen, ou tout simplement pour appeler les gens aux urnes :
18.02.2017 : rassemblement sans parti ni slogan sur la Place du Scex (plus d’infos: yannickdelitroz.blogspot.ch)
Le geste qui sauve
Texte de Mme Willa Anne-Christine : « Chers messieurs dames de droite et d’extrême droite qui riez sur l’affiche »
Coupons-lui-la-queue.ch

Le collective VIVE, en tant que force progressiste en Valais, ne peut que saluer et soutenir ces diverses initiatives! Le Valais de demain se soulève, pourvu que cela se traduise par un résultat dans les urnes et surtout par un engagement citoyen toujours plus vif, un engouement à se battre pour ce qui est juste.

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